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L'introduction de la vanille à Bourbon s'est faite en trois temps et à partir de trois lieux différents. Le 26 juin 1819 elle vient de Cayenne. Pierre Bernard Milius Gouverneur de l'île depuis le 13 septembre 1818 décide de diversifier l'agriculture de l'île. Il organise des expéditions dans toutes les parties du monde afin de ramener dans la Colonie des espèces nouvelles. A la tête d'une de ces expéditions se trouve un créole de Bourbon, le Commandant Pierre-Henri Philibert accompagné du Botaniste Perrotet. C'est de Cayenne qu'ils ramènent les premières boutures de vanille. Le 6 mai 1820 elle vient de Manille.

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Edmond Albius est né à Sainte-Suzanne le 9 août 1829. Sa mère est esclave chez la sœur de Féréol Bellier Beaumont ; il la perd à sa naissance. Le 8 décembre 1853 Méziaires Lepervanche décrit l'adolescence du jeune esclave et son initiation à la botanique : Mr Féréol Bellier Beaumont recueillit cet enfant, et s'y attacha comme s'il eût été son propre fils : il ne lui dit donner aucune instruction, mais sans cesse, dans la société de cet homme, instruit, Edmond se trouva éclairé comme par une sorte de reflet des connaissances de son maître, et ne tarda pas à s'associer à ses travaux d'horticulture, et apprit de son maître, versé dans la science des plantes, à reconnaître toutes les fleurs en leur appliquant leurs noms techniques, ce qui n'était pas sans originalité d'entendre sortir des lèvres d'un enfant noir des termes scientifiques, usités seulement chez les adeptes de la science de la botanique.

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Au début du XIX siècle des plants furent expédiés à Java, puis à la Réunion et à Maurice pour y tenter la culture de la précieuse vanille, mais en l'absence de pollinisation naturelle par un insecte du Mexique, la culture s'est avérée impossible sur ces îles. La première pollinisation artificielle du Vanillier fut réalisée en 1836 au jardin botanique de Liège par Charles Morren, puis en 1837 par le Français Neumann, mais c'est en 1841 qu'un jeune esclave, Edmond Albius, imagina le procédé encore utilisé de nos jours. Ce fut dès 1848 l'essor de la culture à l'Ile de la Réunion (alors plus connue sous le nom de « l'Ile Bourbon »)  

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La vanille est une orchidée, il existe prés d’une centaine d’espèces, mais 3 sont cultivées et ont une valeur marchande.
- La vanille Planifolia  (appelée la vanille Fragrans)
- La vanille Pompona
- La vanille Tabitensis
C’est la vanille Planifolia qui est l’espèce la plus réputée dans le monde.

La multiplication se fait par bouturage, il faudra attendre trois voir quatre ans avant qu’un pied de vanille donne ses premiers fruits, l’espérance de vie d’un vanillier est un peu plus d’une dizaine d’années.

Les étapes :

Floraison et pollinisation début septembre à fin décembre, en premier nous apercevrons les bourgeons floraux qui laisseront place à des balais de fleurs. chaque fleurs devra être fécondées à la main très tôt le matin et par temps sec car la fleur noue mal quand il pleut, la fleur est éphémère donc si elle n’est pas fécondée le jour même il n’y aura pas de vanille.

Mode opératoire de la fécondation :

On saisit la base de la fleur en plaçant son index sous le gynostène appelé aussi la tête, on déchire avec une épine de citronnier ou aiguille de bois la corolle dit le jabot afin de mettre à découvert les organes sexuels. On soulève la valve ou languette  supérieure de l’organe femelle on la relève afin de la redresser et la cacher sous l’organe mâle ou étamine, on aide cette inclinaison avec le pouce en exerçant un petite pression pour amener le pollen au contact du stigmate, la fleur est ainsi fécondée. La fleur est réussie quand elle se flétrie et se maintient au sommet de l’ovaire on dit alors « que la fleur a nouée ».Six semaines après le fruit appelé gousse atteint sa taille adulte, elle atteindra sa maturité vers le neuvième mois.

La récolte :

Se fait vers le mois d’août étape très importante pour la suite, on doit la ramasser au stade dit « queue de serin » quand l’extrémité de la gousse prend un aspect jaunâtre sur un centimètre.

La transformation ou préparation :

 L’échaudage:

consiste à plonger les gousses dans une eau chauffée à 64° durant 3 minutes, elle a pour but d’arrêter toute végétation des gousses.

  l’étuvage :

ainsi les gousses étuvées sont mises dans des couvertures durant 12 à 16 heures afin de les faire transpirer on dit que la vanille sue, elle prendra une couleur marron.  

Le séchage :

on mettra les vanilles sur des claies, quelques heures au soleil durant plusieurs semaines afin qu’elles perdent l’eau et deviennent  plus souples, elles finiront de sécher à l’ombre.  Le triage : il s’agit de trier les gousses sèches en fonction de leur taux d’humidité.  

L’affinage ou la mise en malle :

les gousses de vanille sont mises dans des malles en bois cela va prendre plusieurs mois, c’est durant son passage en caisse que le parfum de vanille va s’affirmer et s’affiner et qui déterminera sa valeur marchande. Il faudra contrôler une fois par semaine ces malles afin de vérifier le taux d’humidité et d’enlever les gousses qui peuvent moisir.

La vanille nécessite une très grande attention et beaucoup de travail, chaque étape étant très importante afin d'obtenir un produit de qualité ce qui fait de la vanille de l’île de la Réunion une réputation mondialement connue. La vanille est un produit noble.